Hérault, en terrain Epic

Cap à l’Ouest, nous partons très tôt de Marseille pour une grosse journée de ride dans l’Hérault. L’avantage du matin c’est que le trafic est fluide aux abords des grandes villes. Ainsi nous traversons Montpellier sans encombre, une bonne chose de faite. La route se poursuit sans encombre jusqu’à la fameux station service de Mons, le long de la D908. Elle est devenue le repère de tous les riders. C’est là que nous avons rendez-vous avec Luc, le père de Théo Galy. Ce barbu massif est d’une gentillesse remarquable. C’est lui qui va nous monter au sommet du massif du Caroux. Il est habitué à faire des rotations, il en enchaîne plusieurs dans la journée. A l’approche de l’Epic, la course d’enduro la plus dure de France, mais aussi de la manche des Enduro World Series (EWS), l’effervescence dans le secteur atteint son apogée. Les riders affluent de tous horizons. Chacun veut venir repérer les trails rocailleux du Caroux. Nous nous préparons, le vent souffle et il fait plutôt frais. Nous chargeons nos vélos sur l’imposante remorque. Luc attelle et démarre son vieux 4x4, bien pratique avec ses 10 places ! Durant la montée, nous échangeons sur le secteur, les courses, l’ambiance et l’accueil du VTT sur les sentiers. Ici l’acceptation du vélo semble bonne, on se trouve pourtant au sein d’une zone sensible. Arrivé au sommet de l’Espinousse, il fait un froid terrible. Le vent souffle fort, je sors du véhicule pour faire quelques images des Pyrénées enneigées au fond. Je reviens complètement frigorifié. Luc nous rassure en nous disant qu’une fois sur le sentier le vent devrait être moins fort. Finalement la piste est bloquée. Une chargeuse est entrain de remplir un semi-remorque d’énormes billes de bois. Nous finirons en vélo, cela nous réchauffera. Nous pédalons ainsi sur les pistes jusqu’à à la chapelle de Saint-Martin-du-Froid. Elle n’a jamais porté aussi bien son nom ! De là, à plus de 1000 m d’altitude la vue est fantastique. C’est un panorama à 180 degrés, les Pyrénées toutes blanches à droite, la falaises acérées des gorges d’Heric à gauche et au loin le scintillement des eaux de la Méditerranée ! Nous faisons quelques images mais il fait vraiment très froid. Malgré le vent, je sors mon drone. Je sais qu’on est à la limite de la zone de vol de mon appareil mais je tente quand même le coup. J’ai pas mal d’heures de pilotage, plus de 40h passées en l’air. Malgré mon expérience et même si je vole bas pour prendre le moins de vent possible, le drone est difficilement pilotable pour réaliser de belles images. J’ai à peine dépasser Nico et Narbaix que j’ai du mal à le faire revenir. Le drone fait du surplace, voir recul légèrement. Je passe en mode sport, c’est ainsi que je peux le ramener sans encombre. Nous sommes transis de froid, nous plions bagage et entamons la descente. Comme Luc l’avait dit, le vent faibli dès les premières centaines de mètres sur le sentier. La température est tout de suite plus agréable. Et puis le rochers qui constellent le sentier nous réchauffent très vite. On a une très grosse pensée à ceux qui feront l’Epic dans quelques temps… Il va falloir beaucoup d’énergie et de courage. Car non seulement l’épreuve est interminable, mais en plus les descentes ne seront pas de tout repos ! Nous enchainons le trail qui fait de magnifiques le lacet dans la montagne. On a une vue parfaite sur ce serpent qui chemine ainsi jusqu’au-dessus de Bardou. Le sentier que nous empruntons est véritablement ancien, son empierrement atteste un usage depuis des siècles sans doute. Car la chapelle de Saint-Martin du Froid, d’où nous sommes partis servait d’abri pour les pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Pour l’heure nous en terminons avec cette première partie. Nous arrivons au col de Bardou. De là, il faut traverser et suivre le balisage FFC noir. L’itinéraire emprunté fait partie d’une boucle balisée. Car nous sommes ici au coeur de l’espace VTT-FFC Caroux en Haut Languedoc qui contient 16 parcours. Dès l’entame de cette deuxième partie, nous sentons que le sentier a été récemment nettoyé. Il est bien plus propre que ce que nous avions pu rouler il y a quelques années. Et mon petit doigt me dit (même si aucune info nous a été donné, c’est top secret !) que ce sentier sera sans doute utilisé pour les EWS ! Vu comme c’est nettoyé cela permettrait au top pilote de réaliser un beau pilotage. Cette section dans les bois est vraiment belle, nous l’avons d’ailleurs intégré dans la nouvelle édition du VTOPO Hérault, il s’agit du parcours 54 ! La descente se poursuit, il y a de nombreuses trajectoires à découvrir. Narbaix nous donne quelques tuyaux, c’est toujours intéressant de confronter nos visions. Quand on pilote à vue, il faut savoir prendre la bonne décision. Certes on peut gagner du temps (utile pour une course mais pas quand on se balade), mais surtout on peut éviter une trajectoire dangereuse pour le pilote ou le matériel. Car ici, vus tous les rochers saillants, il faut veiller à toujours penser à son dérailleur arrière. On a vite fait de l’exploser sur une pierre ! Retour à la case départ, nous voilà à la station essence. Nous prenons un bon déjeuner au soleil. Après le froid de ce matin, c’est un régal de buller en terrasse ! Dans l’après-midi, nous avons prévu un petit tour dans les gorges de l’Orb, autour du magnifique village de Vieussan. Car ici les sentiers sont nombreux et il est possible de combiner de jolies boucles variées. Et puis, c’est très appréciable de voir qu’un territoire s’investisse autant dans le VTT. Le balisage est vraiment bon, les boucles cohérentes et pensées dans le bon sens. Après encore 2h passées sur le vélo, nous plions bagage et rentrons sur Marseille. Nous avons une grosse pensée pour les participants des deux courses qui vont venir s’affronter ici, surtout ceux de l’Epic. Car c’est une course folle où l’on repousse ses limites personnelles. Si on peut leur donner un conseil : faites-vous plaisir, c’est la base de notre sport. Y ALLER Le spot du Caroux est accessible par la D908. Le point de rencontre est celui de l’unique station service de Mons. Y ROULER Retrouvez notre Itinéraire CAROUX ET ROQUANDOUIRE grâce à VTOPO Premium et dans le VTOPO VTT HÉRAULT - 3E ÉDITION. DORMIR On est loin des grandes villes, on vous recommande de loger chez l’habitant (chambre d’hôtes, gite d’étape). Vous pourrez trouver des hotels sur la commune toute proche de Lamalou-les-Bains (station thermale) À VOIR L’Hérault est un département très riche. Tout dépend du temps que vous restez et si vous souhaitez bouger un peu : patrimoine, culture, détente, sport… Bref tout est possible ! © Cédric Tassan

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